Lettre ouverte
destinée à Joël FOURNY,
Président des Chambre des Métiers et de l'Artisanat -

CMA France

en réponse à son courrier
du 04 mars 2025

Lettre à envoyer :

VEN. 28 FÉVRIER !

 

Face au silence de la CMA concernant l’abaissement du seuil de TVA à 25 000 €, nous avons souhaité leur faire part de notre inquiétude en leur communiquant massivement une première lettre ouverte ayant réuni plus de 200 signataires. (à retrouver ici)

En réponse à cela, Joël FOURNY, Président des CMA France a fait parvenir un courrier dans lequel il ne répond pas à nos inquiétudes, mais pire, évoque des mesures incitatives dangereuses pour la micro-entreprise. (à retrouver ici)

L’idée est donc que chacun d’entre nous puisse envoyer cette lettre réponse à Joël FOURNY aux adresses suivantes :
  • fourny@cma-france.fr
  • direction@cma-paysdelaloire.fr
Lettre réponse à envoyer à Joël FOURNY aux adresses suivantes :

fourny@cma-france.fr

direction@cma-paysdelaloire.fr

Détails importants :

  • Nous vous conseillons de copier le texte du PDF puis de l’insérer dans le corps du mail directement.
  • Vous pouvez ajouter le courrier de Joël Fourny en pièce jointe afin de cibler précisément notre réponse. 
Suite à ces envois de centaines de mails, on espère de tout coeur une compréhension concrète de sa part. 

LETTRE OUVERTE DESTINÉE
À JOËL FOURNY, PRÉSIDENT DES CHAMBRE DES MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT / FRANCE /

 

Objet : Urgence – Défendons l’artisanat face à l’abaissement du seuil de TVA.

 

Monsieur FOURNY,

Nous vous remercions pour l’attention que vous avez portée sur nos revendications et inquiétudes.

Cependant nous souhaitons revenir sur plusieurs points :

  • Passer de 85 000€ à 25 000€ est une aberration et n’est pas acceptable

    Les artisans et artisans d’art sont concernés par le seuil d’assujettissement à la TVA pour la fabrication et vente de marchandises soit 85 000 €, et non 37 500 €. Ce dernier concerne les prestations de services.

Cette mesure, plus spécifiquement de nature fiscale comme vous l’évoquez, concerne le champ syndical mais impactera directement les CMA si nombre d’artisans en venaient à mettre la clés sous la porte du fait de son application.

Nous comprenons très bien que la CMA soit sous la tutelle de l’Etat, c’est d’ailleurs en ce sens que nous vous appelons à l’aide. Car dans le cadre des consultations, vous possédez un poids conséquent et vous êtes en capacité de mener un état des lieux concret de cette situation.

Vous mentionnez sur le site de la CMA : « Je serai le président de tous.tes, et surtout de l’utilité, de la concrétisation et de la réussite au service de l’ensemble des artisans de tous les territoires ». Avez-vous consulté les principaux intéressés concernant l’impact que cette mesure aurait sur leurs entreprises, ou avez-vous seulement émis au gouvernement les inquiétudes qui sont les vôtres ?

En effet, la position que vous défendez n’est pas largement partagée par vos principaux concernés, nous les artisans :

 

  • La micro-entreprise n’est pas uniquement un régime de lancement d’entreprise comme vous nous l’indiquez dans votre courrier. Elle a fait ses preuves en + de 15 ans d’existence comme statut stable et adapté, entre autres, pour nos activités artisanales où le développement vers l’embauche n’est pas une priorité.

    La micro entreprise est adaptée à un entrepreneur qui souhaite développer son activité de manière croissante mais raisonnée.

    Nous souhaitons également rappeler que la micro-entreprise étant une Entreprise Individuelle au régime simplifié, la baisse des seuils s’applique pareillement aux Entreprises Individuelles du régime réel.

    Mettre en danger le statut de micro-entreprise par l’application de cette mesure, c’est mettre en danger de manière confondue, toutes les entreprises individuelles concernées : au régime simplifié comme au réel. 

  • Concernant la formation d’apprentis, sachez que les artisans d’art veillent à la transmission de leur savoir-faire. Dans la possibilité de nos ateliers, nous sommes favorables et accueillants pour les nombreux élèves qui ont besoin de stages professionnels au sein de leur formation. Nous leur donnons notre temps, notre attention et nos savoir-faire. Et ce, gracieusement.

     

  • Nous sommes le seul cerveau créatif de nos entreprises artisanales

    Nos réalités d’artisanat d’art ne s’alignent pas avec vos pensées de développement. Là où d’autres entreprises veulent et peuvent embaucher, nous artisans et artisans d’art, souhaitons maintenir nos entreprises à taille humaine, et surtout, garder la main sur notre propre geste qui fait toute l’essence de notre singularité.
    L’artisan d’art ne peut et ne veut en aucun cas déléguer le point central de son identité : la fabrication manuelle. L’artisan d’art s’exprime par cette voie en transformant la matière, ainsi, toute la vision de son entreprise est régie par sa propre créativité. C’est ce pourquoi nos objets possèdent une âme. C’est ce pourquoi nos clients nous choisissent.

    Il faut toutefois noter que si les artisans d’art souhaitent embaucher, à titre ponctuel, à leur besoin, suivant leur propre modèle économique, il leur incombe cette responsabilité et ils sauront parfaitement basculer de leur propre décision, à leur propre rythme, sur le statut d’entreprise qui leur convient sans qu’une mesure temporelle n’ait besoin de leur être imposée.

    De plus, et de manière ponctuelle, la micro-entreprise permet l’embauche par le Tese – outil proposé par l’URSSAF -, ainsi que l’embauche d’intérimaire.

  • Ce sont vos mots

    D’après votre audition sur les Chambres des Métiers et de l’Artisanat lors de la Commission des Affaires Économiques du 05 FÉVRIER 2025, vous reconnaissez distinctement les difficultés liées à l’entrepreneuriat dans le secteur des métiers d’art.
    Nous vous citons : « Le secteur métiers d’art est un secteur à part du reste, c’est une filière extrêmement précieuse. Il est primordial de préserver ces savoir-faire de manière précise. Ce sont des activités qui ne sont pas faciles en terme de rentabilité, en terme de durabilité et en terme de développement. Avec beaucoup de pressions, avec quelques fois des entreprises dans une situation économique délicate. Ce sont des métiers d’exception. »

Alors pourquoi s’acharner contre nous ? 

Pourquoi ne pas appliquer cette vérité ?

Pour reprendre vos chiffres, il y a 2 400 000 entreprises artisanales en France (3 000 000 d’entreprises actives sur le territoire), dont 65% des inscrits à la CMA sont des micro-entrepreneurs. 

Baisser le seuil de TVA ou imposer au micro-entreprise un basculement sur l’entreprise individuelle au réel ne permettra pas plus aux artisans et artisans d’art d’embaucher, ni de former un apprenti, ni même de participer d’avantage à l’économie nationale. 

Le résultat ? Les objectifs attendus ne seront pas cochés, les CMA et l’Etat perdront de l’argent, et vous assisterez à la fermeture des entreprises, des ateliers : à une perte de nos savoir-faire.


Nous ne pensons pas que ce soit votre souhait. 

Ce n’est pas le notre non plus. 

Vous l’aurez compris mais nous le répétons : Nous ne souhaitons pas d’adaptation de cette mesure ni un accompagnement quelconque, encore moins « une mesure incitative permettant de basculer vers le statut d’entreprise individuelle ou de société pour l’entrepreneur ayant plus de 3 ans d’activité ».


Nous souhaitons le retrait pur et simple de cette mesure, et un retour aux seuils initiaux : 85 000 € en fabrication vente et 37 500 € en prestation de service.

Nous vous remercions pour ce temps de lecture, et par avance de bien vouloir prendre en considération l’exactitude de nos demandes.



Vos artisans & artisans d’art / entrepreneurs & micro-entrepreneurs.

COMMENT SIGNER ? Vous pouvez ajouter votre nom + profession 
à la suite des autres signataires en bas de lettre avant de l’envoyer. 

Face à l’absence de concertation voire au silence de la CMA concernant l’abaissement du seuil de TVA à 25 000 €, nous souhaitons leur faire part de notre inquiétude commune en leur communiquant massivement cette lettre.  

L’idée est donc que chacun d’entre nous puisse envoyer cette lettre aujourd’hui VEN. 28/02 à TOUTES les CMA de France :
– CMA de toutes les régions  (+ votre conseiller CMA si vous avez ses coordonnées). Sur le même principe que le bourrage de boîtes mails initié par la FNAE récemment et qui a porté ses fruits. 

Détail important :

  • Nous vous conseillons de copier le texte du PDF pour l’insérer dans le corps du mail directement, ne pas envoyer le PDF en pièce jointe.  
  • Tous les noms des signataires doivent apparaitre en bas de lettre. 
 
Suite à ces envois de centaines de mails, on espère de tout coeur une réaction de leur part. 

Vous pouvez ajouter votre nom + profession 

à la suite des autres signataires en bas de lettre avant de l’envoyer. 


Adresse mail des CMA région + Paris :

contact@cma-paris.fr; contact@cma-idf.fr; contact@cmar-paca.fr; contact@artisanat-bfc.fr; crma@crma-occitanie.fr; bonjour@cma-cvl.fr; accueil@artisanatpaysdelaloire.fr; cma@cm-alsace.fr; contact@cma-hautsdefrance.fr; contact@cma-normandie.fr; contact@cma-bretagne.fr; contact.ain@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.allier@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.ardeche@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.cantal@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.drome@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.isere@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.loire@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.hauteloire@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.puydedome@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.lyonrhone@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.savoie@cma-auvergnerhonealpes.fr; contact.hautesavoie@cma-auvergnerhonealpes.fr; CMA54_Accueil@cma-grandest.fr; chambre.metiers@cma-vosges.fr; serviceclient@cma-moselle.fr; contact@artisanat-nouvelle-aquitaine.fr

 

Nous vous souhaitons tout plein de force, GRAND MERCI !

Chambre des Métiers et de l’Artisanat, 

Nous avons grand besoin de vous.

Vous n’êtes pas sans savoir que la mesure du PLF 2025 qui impose une baisse du seuil de TVA à 25000€ va impacter de plein fouet des centaines de milliers d’entrepreneurs, de créateurs, d’artisans, d’indépendants.

Et ce dès le 01 mars, demain ! Faisant peser sur nous depuis cette annonce, une inquiétude constante et un risque à terme de mettre la clé sous la porte pour bon nombre d’ateliers. 

 💥 De lourdes conséquences 

On ne peut accepter un tel changement administratif et financier pour nos entreprises. Qui plus est, imposé de manière si rapide et brutale, nous laissant trop peu de temps pour y faire face.

L’assujettissement à la TVA se réfléchit, s’anticipe et se construit avec logique afin qu’il soit en cohésion avec le modèle économique de chaque entreprise. 

Ce passage en force basé sur l’argument irrecevable d’une concurrence déloyale constitue une faute gravissime et soulève une méconnaissance totale de nos réalités. Une méconnaissance totale de la pluralité de nos activités. 

 

🙅 Vers une perte de nos savoir-faire 

De par la complexité de nos métiers, de nos savoir-faire, de notre artisanat d’art, cette mesure met directement en péril la pérennité de nos activités.

Pourtant l’artisanat d’art est un véritable trésor national. Face à la production de masse, à l’importation et aux objets jetables, les artisans d’art sont porteurs de valeurs qui donnent foi en l’avenir. Nous sommes les maillons d’une économie locale et durable, où rien n’est gaspillé, où la créativité prime, où l’amour du geste bien fait se transmet d’une génération à l’autre. 

Nos métiers d’art enrichissent la France d’un savoir-faire précis, reconnu et de qualité. Nous symbolisons l’excellence française dans le monde et la promesse d’objets façonnés avec minutie et patience, imprégnés de l’histoire du lieu qui les voit naitre.

 

📉 Une réaction en chaîne 

Par ruissellement, nos activités étant menacées, l’impact se répercutera sur nos fournisseurs, sur les organisateurs d’évènements (marchés, salons, foires), sur les municipalités et les bailleurs qui subiront à leur tour une perte directe et conséquente. 

Cet effondrement en cascade doit absolument être évité ! 

 

🔇 Que faites-vous à ce sujet ? 

Entendez-vous le cri de vos artisans ? 

Nous sommes sans nouvelle de votre soutien ni de vos actions, avez-vous mené une étude d’impact que vous pourriez apporter en contradiction au Gouvernement ? 

Le rôle des Chambres de Métiers et de l’Artisanat est d’agir au quotidien pour que la place de l’artisanat soit reconnue au niveau local, national et européen en contribuant au développement économique, à l’aménagement et à la vitalité des territoires ainsi qu’au soutien des entreprises.

Vous avez une responsabilité à porter, celle de veiller à la pérennité de vos artisans, celle de nous représenter. 

 

> Nous refusons cette réforme injuste qui met en danger les entreprises individuelles, l’auto-entreprise, des milliers d’artisans métiers d’art et toute une économie !

Marguerite BARBIER LE BARS – LE BISO.

Anaëlle CHRIST – PETIT TOUR A L’ATELIER